Fréquemment, l’actualité concernant l’immigration soulève des questions de la part de nos élèves: Pourquoi ne parlent-ils pas notre langue? Comment était le pays qu’ils ont quitté et pourquoi l’avoir quitté? Etc.
La production d’un balado par les élèves donnent du sens à ce qui enrichit leur compréhension de l’autre et augmente l’intérêt pour d’autres cultures. Écoutez un exemple enregistré par des élèves de 6e année ayant reçu la visite de Maya, immigrante de Bosnie. L’écoute de cette capsule est une belle occasion d’apprécier les diverses stratégies utilisées par l’intervieweur. Comment pourraient-elles être améliorées?
Directement de l’école l’Étincelle de Sainte-Marguerite
Texte écrit par les élèves de la classe de 6e année
Mardi le 14 décembre , nous avons accueilli Maja originaire de la Bosnie. Nous l’avons invitée parce qu’en classe, nous nous intéressons à l’immigration au 19e siècle et que nous voulions en apprendre plus sur cette réalité au 21e siècle..
En Bosnie, les écoles étaient très différentes. En première année, Maja a appris ce qu’ici nous apprenons jusqu’en 6e année. En plus, elle l’a fait en deux langues ! Pour aller à l’école, elle devait marcher plus de 4 km, donc 8 km à tous les jours. Elle fréquentait une classe de 2e et 4e. Quand l’enseignante entrait, tout le monde se taisait et si un petit parlait, un grand lui donnait une claque derrière la tête. Tout de même, Maja nous affirme que dans la cour de récréation, tous les élèves sont amis et se respectent.
En première année, Maja a appris deux langues. voici un exemple serbo-croate.
Lorsque des gens veulent quitter leur pays, ils doivent parfois attendre dans des camps de réfugiés. Maja a fui son pays natal à cause de la guerre entre les religions. Dans leur maison du camp, ils étaient 300 à regarder une petite télévision de 30cm en noir et blanc. Dans une pièce, ils devaient vivre en groupe de 30 personnes. Maja a dû rester trois ans dans cette petite maison pas plus grande qu’un cabanon. Le jour où sa famille a décidé de partir pour rester en vie, elle a quitté en apportant que sa doudou et elle est montée dans la boîte d’un camion.
Maja est arrivée au Québec le 16 avril 1996. Elle avait 8 ans et demi. Ce qui l’a le plus surpris lorsqu’elle est arrivée au Québec, c’est sa première visite dans un super marché MAXI dans lequel il y avait des montagnes de fruits et de légumes. Lorsqu’elle a vécu sa première journée à l’école, elle nous a raconté qu’elle ne comprenait rien de la langue française. Elle s’est retrouvée devant un ordinateur sans savoir ce qu’elle avait à faire pendant 30 minutes. Il lui a fallu 6 mois pour apprendre et comprendre la langue française.
Aujourd’hui, la Bosnie est un pays qui ressemble au nôtre. Par contre, la mode qui arrive de l’Italie passe à la Bosnie avant d’arriver au Québec. Il y a encore des gens pauvres et des gens riches..
Contrairement à Jacques Beaudrier, le personnage du roman que nous lisons en ce moment Le pionnier du nouveau monde, qui a vécu cette expérience en bateau, Maja l’a vécu en se déplaçant en camion, en tracteur ou en avion. Elle nous donne comme conseil de toujours venir en aide aux autres, même si nous ne les aimons pas. Dans son histoire, plusieurs personnes l’ont aidée et lui ont permis de venir vivre en sécurité ici, au Québec. Immigrer, c’est toujours changer de pays et de culture. C’est aussi espérer une vie meilleure. Nous souhaitons à Maja une belle vie heureuse en compagnie de sa famille.
Le sujet t’intéresse, regarde les épisodes du dessin animé Dounia ICI : Dounia a six ans. Elle aime jouer et apprendre, et elle déborde d’imagination. Sa maison d’Alep ayant été détruite par la guerre civile, elle doit prendre la route des migrants avec ses grands-parents pour trouver un nouvel endroit où s’installer.